Après notre dernier trek du voyage et notre émerveillement
dans les Annapurnas, le temps du repos et d’un peu de culture sont arrivés pour
agrémenter nos derniers jours de voyage. On a donc testé beaucoup de
restaurants, trinqué, retrouvé des copains voyageuses/eurs rencontrés pendant
notre périple non loin d’ici à l’île de Pâques ou en Nouvelle-Zélande… On s’est
fait plaisir, un petit vol en parapente au dessus de Pokhara après avoir enfin
eu les vues sur les Annapurnas de cette ville puis un petit tour pour Gorkha et
son Durbar Square crados un peu décevant même si la vie y fût paisible non loin
du Manaslu. Et enfin Kathmandu et son Durbar Square, son agitation touristique
avant de décoller… Longue escale à Hong Kong où nous restons finalement dans
l’aéroport à faire le point sur notre voyage, nos photos, nos derniers moments
et le retour.
Il est temps pour nous de vous remercier pour votre suivi
chaleureux, vos encouragements et commentaires, toujours motivant.
Six mois de voyage c’est long et court à la fois, mais forcément
très différent dans l’approche de vacances de 3 semaines. Evidemment, on coupe
franchement, on prépare plus et pourtant tout est toujours remis en question
sur place et les choses changent beaucoup comme vous avez pu le voir. On en a
déjà parlé, on s’attend à découvrir pleins de cultures, voir beaucoup de choses
et croiser beaucoup de monde, c’est le cas. Mais cela reste frustrant et on est
obligé d’être humbles et de faire notre voyage comme il nous ressemble.
Impossible de tout voir, même armés de la plus grande motivation et envie
d’efficacité, illusoire de penser découvrir une culture sans sortir des
circuits touristiques, sans maîtriser parfaitement la langue et surtout sans
passer beaucoup de temps et pis encore, sans revenir souvent. Et pourtant, on
dit en revenant « j’ai fait le Pérou, j’ai fait l’Argentine, c’était pas
le Pérou d’ailleurs… » et évidemment on a vu uniquement les sites les plus
réputés, entraperçu des éléments de vie. Là n’est pas l’important et il est
plus simple de se dire cela que de rester dans la frustration de ne pas être
Néo-Zélandais et voir son pays en toute saison en ayant du temps.
Ce voyage
nous aura ouvert les yeux sur nous et nos goûts, notre façon de réagir quand on
est loin de chez soi et « vulnérable », toute l’adrénaline du voyage
et du dépaysement. On aura trouvé notre thématique, celle qui nous ressemble et
nous réjoui et on aime entendre les thématiques des autres, qui font qu’il y a
autant de voyages que de voyageurs. Cela va du plus simple et évident comme les
sites touristiques Bouddhistes, la civilisation Inca, les glaciers de
Patagonie, la Jungle Népalaise… aux projets plus farfelues, les pays dans
lesquels il y aura l’éclipse solaire, les meilleurs spots de parapente ou de
saut à l’élastique, les opéras du monde, à vélo, en motocrotte, en solo ou en
famille, en hâte ou dans la lenteur.
Faut il voyager pour vivre et se connaître ? Evidemment
non ! Le plus grand dévoreur de livres connaîtra bien plus les us et
coutumes de n’importe quel pays, leur façon de penser, vivra par procuration
tel Tartarin à la poursuite du Lion de l’Atlas les meilleures aventures des
grands explorateurs, hors des sentiers battus. Bien sûr que les journées sont
bien remplies, riches d’anecdotes qui paraissent bien plus attrayantes que la
vie « normale ». Pourtant c’est le premier voyage qui nous donne avec
conviction envie de découvrir la France. C’est facile d’être Français à
l’étranger et cela facilite beaucoup de choses mais on connaît moins nos beaux
paysages qu’un touriste Chinois, et c’est souvent le cas inversement alors on
se sent le devoir maintenant... Voyager n’est donc pas nécessaire par principe
mais accélère, au moins pour nous, notre propre connaissance, sans compter le
simple plaisir de boire un thé dans la moiteur fraîche du matin d’Asie, se
marrer devant les scènes de rue les plus improbables, se délecter de sites
merveilleux que la nature a façonné partout, grandioses ou minuscules.
Tout ceci appelle à beaucoup de projets, réalisables à coup
sûr ou peut-être jamais, risqués ou pas, bref, la vie continue.
Nous sommes heureux, ce voyage a été fantastique, grandiose
et nous avons réussi à le rediriger pour qu’il nous ressemble et nous émerveille
sans regret. On revient avec des millions d’images et anecdotes dans la tête,
une complicité de situations et de voyage qui nous a donné beaucoup
d’automatismes et nous restera.
Ces 6 mois nous ont paru équilibrés, courts
pour découvrir autant de choses et donc insufflant une frénésie de rendement et
longs, parce que cela tourne et pousse chez vous et qu’on n’a pas été là pour
le voir. On s’est détachés, attachés (empoisonnés avec une flèche,
illusionnés…non sort de ce corps Christophe !) à d’autres moments et gens,
vous nous avez manqué, tout ceci nous a fait réfléchir et c’est aussi un des
bons côtés du voyage, l’accélérateur des prises de conscience…
Alors voyagez, par procuration ou par vous même pour plus
d’adrénaline et surtout pour voir en vrai. Ne vous dites surtout pas que ce
pays a l’air mieux en apparence sur nos photos, elles ne rendent rien des 3
dimensions, des paysages époustouflant qu’on a vu, et surtout de notre regard
partial. N’écoutez personne qui vous dise que telle chose ne vaut pas du tout
le coup ou telle autre est géniale. Méfiez vous des « bons plans »
dont l’engouement dans le récit est surtout lié à l’impression de rareté et de
sortie des sentiers battus. Nous pourrions en discuter des heures, l’idée
simple qui résume un voyageur qui fait de telles affirmations reste : le
voyage qui me ressemble est comme ça, j’ai vu ce que j’aimais. Ainsi, nous
aurions pu ne pas faire le parc Torres del Paine selon 2 Français routards qui
voyagent 5 mois par an et n’y ont trouvé aucun intérêt, nous n’aurions du faire
que le Sanctuaire des Annapurnas et pas le tour selon un autre voyageur car
cela ne valait pas le coup après l’Everest qu’il n’avait jamais fait, Gorkha
devait être la 8ème merveille du Népal selon un amoureux de ce pays
qui parle la langue et visite le moindre des temples chaque année, nous avons
trouvé Malalcahuello une des plus belle randonnée de volcan probablement parce
que nous y étions seuls et que ce paradis est chasse gardée… Mais qu’en
penseriez-vous ? Surtout faites ce qui a des chances de vous plaire !
Est-ce touristique pour une beauté universelle ou parce que le guide du roublard
a décidé de vous occuper dans une ville soporifique ?
Alors qu’un tour du monde est aujourd’hui d’une banalité
déconcertante si on ne le fait pas en poirier, en échasses, en hoola-hoop ou
avec moins de 1 boliviano par jour, on se rend compte qu’on n’est pas le grand
explorateur capable de se déraciner, et qu’on est content de rentrer chez soi
même après avoir vu tous ces symboles de lointaines contrées.
On se rend compte
de nos défauts de peuple, culturels. Ainsi, le Français est latin, et
oui ! Certains pays d’Amérique latine font peur ? Oui, mais ce n’est
pas pire que chez nous voire mieux. Nous avons le sang chaud aussi, nous volons,
pas forcément une banque ou une bijouterie mais l’entrée d’un musée, l’oubli
d’une bière sur la note d’un restaurant touristique, nous volons aussi dans les
airs, nous conduisons comme des forcenés, so latino, so french ! Quelle
différence fût le Népal au moins pour ça ! Et pourtant, on est heureux
d’être Français et de rentrer !
Vivre plus en voyageant ? Non pas forcément, on aura
loupé au moins autant d’évènements de vie mais on aura réfléchi plus ?
Halte là ! Deviendrions-nous comme beaucoup d’expatriés qui sont venus,
ont tout vu tout vécu, tout vaincu et mangé de la salade César ?
Pouvons-nous prétendre à moins de 30 ans à la sagesse et à prodiguer des
conseils de vieux routard qui a tout fait et doit être consulté avant
chacun de vos voyages ? Surtout pas, ce serait alors le signe que nos yeux
se seraient fermés. Alors pas de leçons, nous rentrons le cœur léger, aux
anges, les mêmes ou presque qu’en partant, pas plus sages, toujours aussi
râleurs, toujours so french !
Encore merci pour votre suivi constant ou moins régulier,
pleins de bonnes choses pour la vie normale ou la vie de voyage qui vous
ressemble.
On vous embrasse numériquement, avant de pouvoir vous voir
en 3 dimensions…
Baptiste et Lisa.
PS :
Je valide ce texte et tous les autres du blog ! Lisa.
PS2 :
Je valide les 2 textes de Lisa ! Baptiste.
Lac de Pokhara, au pied du Fishtail et des Annapurnas |
Le lac et la ville du dessus |
Lisa |
Atterrissage |
Départ de Pokhara sous les Annapurnas |
Fishtail ou Macchapuchhre |
Gangapurna |
Annapurna II en noir |
Durbar Square de Gorkha |
Le Manaslu |
Durbar Square de Kathmandu |
Swayanbunath |
Les Sadhu nous disent au revoir ! |
Last but not least !!!
RépondreSupprimerC'est à nous de vous remercier de nous avoir fait partager tous ces moments, ces paysages, ces impressions, ces jeux de mots... Ce blog était vraiment super, à l'image de ses auteurs. Revenez nous vite, on espère bien que vous serez toujours les mêmes, peut-être juste un peu plus riches de l'intérieur (et plus barbu de l'extérieur pour Baptiste). A très vite.
RépondreSupprimermerci beaucoup pour ce partage et ses merveilleux commentaires. Vous nous avez faits decouvrir des belles choses et des très belles images. Le retour à la réalité Parisienne est proche. Bon courage. A très bientôt. Christine (Service ORL RDB) Bisous la Trufette.
RépondreSupprimerAprès avoir suivi votre périple pour la suite de l'Amérique du Sud, et fait une pause lecture, l'esprit ailleurs et préoccupé, j'ai mis longtemps à retrouver votre blog ! c'est chose faite!
RépondreSupprimervous avez donc fini votre tour, j'ai envie de dire "bravo" et "déjà??", j'ai hâte de lire la partie océanie-asie !
Merci pour tous les moments partagés ! je n'aurai jamais pu découvrir le nord-chili et la région de salta sans vous en si peu de temps!
Je vous embrasse, Marie from Toulouse ;)
PS : je pars en sicile fin du mois avec l'ascencion du stromboli de nuit.. mais rien ne vaudra le Tunupa ;)