Après notre atterrissage réussi à Kathmandu, nous cherchons
un hôtel dans le classique centre. Et de bouche à oreille et comme nous ne
trouvons pas notre bonheur, nous changeons de quartier pour la banlieue et
Bodnath, ou Bouddha. Le contraste est saisissant. Le taxi nous dépose dans une
rue hyper bruyante, du classique après avoir traversé les égouts à ciel ouvert
de la ville où brûlent tous les soirs des tas de détritus. En 20 mètres, le
silence apparaît et nous voici autour de la plus grande Stupa du monde utilisée
dans le film Little Buddha. On trouve un bon hôtel bercé quasi en continu par
les gong, Om, bruits de ferraille et trompettes Boudhistes des temples
environnants. On croise beaucoup de prêtres en majorité Tibétains et quelques
Occidentaux venus chercher leur Kharma ici. On a pu se reposer et mettre au
point notre plan de bataille avant les Annapurnas.
Toujours par bouche à oreille, on a entendu parler des parcs
nationaux et de la Jungle. Il y a le très touristique Chitwan près de Kathmandu
et le vieux Chitwan ou Bardia à 15h de bus, moins touristique et où on a
entendu des Françaises revenir avec 5 vues de tigres. On choisi la solution la
plus simple, 15h de bus Népalais pour atterrir à Bardia !
Voyage sympa, sur une route goudronnée bosselée sur laquelle
les roues étaient probablement carrées. Gerboulesque pour Lisa, on arrive
finalement le matin à Bardia.
Petite sieste matinale puis on part l’après-midi dans le
parc avec un guide (Powen), à pied, sur les traces du Tigre du Bengale (Bag en
vrai ou Baguera mais c'est la panthère dans le livre), plus gros félin et dans la Jungle qui a inspiré Rudyard Kipling
pour son livre. C’est un des rare parc dans le monde où on n’est pas en voiture
mais à pied ou à dos d’éléphant. Tous les animaux sont en liberté totale
évidemment.
On part donc sur les sentiers, avec comme arme de poing sécurisante
un bâton et nos gourdes. Les consignes sont assez simples mais finalement
difficiles à mémoriser après notre voyage en bus reposant et la mise en
situation dans nos petites caboches : si un éléphant sauvage charge, il
faut courir en zigzag, se déshabiller progressivement en espérant qu’il se
contente de piétiner mon caleçon odorant et ne pas monter aux arbres car les
jeunes mâles s’amusent à les faire tomber ; pour les rhinocéros unicorne,
il faut courir vite et monter dans un arbre au moins à hauteur de tête d’homme,
facile ; et pour le tigre, il faut se grouper, lui faire face en regardant
dans sa direction mais pas dans les yeux. Bon heureusement, on a le bâton.
C’est parti !
On croise progressivement des crottes d’éléphant, énormes
qui nous mettent dans l’ambiance Jurassik Parc. On s’enfonce progressivement
dans la Jungle, entre Lianes, la folie, Singes qui volent d’arbres en arbres,
Biches en tout genre. On arrive après une bonne marche au premier stop où on se
pose pour regarder peut être des animaux traverser les cours d’eau. De nouveau
des biches, un groupe de phacochères tout à fait sympathique puis nous
repartons. On monte ensuite dans un abri en hauteur où on ne verra que quelques
grands oiseaux genre hérons.
Et c’est déjà l’heure de rentre puisque le parc ferme ses
portes à 18h. Nous nous pressons donc pour ne pas se retrouver de nuit ici
quand au loin surgissent dans les herbes un groupe d’éléphants sauvages. On se
rapproche progressivement en se retrouvant dans une aire bien plate avec des
herbes à hauteur de nos épaules et des groupes de biches qui nous entourent, la
tension monte.
On commence à se rapprocher des éléphants qui traversent
gentiment au loin lorsque tout un coup, on entend un énorme RRRRAAAHHOUUU sur
notre gauche. On vérifie que ce n’est pas une mauvaise blague, on entend de nouveau ces cris et d’un coup, on
grille le Tigre mâle qui était en train de chasser et d’appeler ses petites
copines. C’est en plus la période des amours, meilleur moment pour se promener
dans le parc bien sûr. Quelques photos pour voir qu’il ne nous a pas vu, on se
dit donc, « Groupir, allons nous planquer derrière l’arbre ». Et
pendant les 10cm qu’on venait de parcourir, il nous avait déjà vu. Et là on a
la bonne idée de s’accroupir avec le bâton bien tendu (celui du guide bien sûr,
heureusement que je l’avais pas mangé puisqu’il n’y pas d’heure pour en manger
du bâton de berger) genre on bouge plus, on va le regarder tranquillement. Sauf
qu’il ne devait pas être très content qu’on le dérange dans sa chasse, il a
donc décidé de venir vers nous. Alors là, caguette ! Et finalement il
s’est taillé tout doucement, ouf, on a du lui faire peur !
Nous voici maintenant très en confiance pour repartir sur
notre route, en jetant de temps en temps un coup œil pour voir si un Rhino n’a
pas la bonne idée de courir derrière. On arrive de plus en plus près des
Eléphants sauvages pour finalement s’apercevoir qu’il n’étaient pas 6 mais 20 et qu’ils
n’en finissaient plus de traverser. Ni une ni deux, on prend notre courage à
deux bras, faisons face à la situation dignement !
On fait donc demi-tour. C'était chacun pour sa peau, en marchant
très vite et de façon très détendue et désorganisée (ma première pensée a
été : je préfère les sommets, c’est moins fatiguant) pour contourner sur
un petit périmètre de 3km la zone dangereuse. Après avoir perdu 3 litres de
sueur et observé un paon faisant la roue, nous voici réunis, dehors et heureux de cette
première demi-journée.
Comme ça ne suffisait pas, on repart le lendemain pour la
journée entière. Ca commence plutôt bien, on croise un crocodile en traversant
la rivière de départ pieds nus puis on se retrouve sur des traces très fraîches
de passages de Tigres : marquages de territoires, traces de pattes,
crottes, urines. Et des signaux d’alarme : les singes et les biches vivent
en synergie et se préviennent du Tigre par un cri très particulier. Nous voici
donc bien remontés sur ces petits chemins avec l’envie de découvrir au coin un
petit Tigre de 250kg très content qu’on sonne à sa porte au moment de ses ébats.
Finalement, la marche craquante sur feuilles mortes les éloigne probablement et
rien de la matinée.
On poursuit notre marche sous un soleil de plomb, on croise
un python géant (deux jours avant, un groupe a vu un singe se faire bouffer par
ce genre de bestiole et une biche l’a été il y à quelques années). On marche,
on croise des Eléphants du parc, montés par les touristes (aïe) et qui
progressent dans un silence hallucinant. Ces bestiaux peuvent arriver derrière
vous sans que vous entendiez une seule seconde une brindille se casser.
Après une bonne marche sous le cagnard, le déj et une
sieste, on demande à notre guide le fameux Rhino. On poursuit la traque du
Tigre sur le trajet lorsqu’on entend les signaux et on arrive finalement sur la
rivière de la veille où on voit enfin un Rhinocéros unicorne, superbe, à se
demander s’il n’est pas motorisé pour obéir à notre guide. Il est déjà temps de
rentrer, petits joueurs, par un chemin moins exposé que la veille d’où on ne
verra plus de grosse bestiole.
Le lendemain, dernier tour dans le parc à dos d’Eléphant !!!
On part pour 3 heures sur notre machine de course, au petit
matin. On grimpe par une plate-forme et c’est parti. On comprend immédiatement
que ça va être long. Ce mouvement de balancier gauche droite cisaille l’arrière
train et provoque une épilation définitive. Avec quelques branches dans la
tête, on se camoufle de feuilles et toiles d’araignées pendant que la fesse
gauche essaye de se dissocier de la droite. La première question que tout bon
proctologue devrait poser est « avez-vous fait de l’éléphant
récemment » ! Bon j’arrête. C’était quand même trop marrant,
l’impression d’être dans un autre temps sur un mammouth tellement puissant,
bruyant de l’arrière train lui aussi et passant avec une aisance dans la jungle
la plus dense en arrachant un ou deux petits arbres au passage. On a pu voir
que ces animaux sont très agiles de la queue et pas seulement de la trompe. La
moindre petite touche sur son bas du dos et vous vous prenez un coup de tapette
à mouche géant. On a pu voir un super cerf, encore un croco et ils avaient
déplacé le Rhino dans une marre et on a pu le voir de très près. Il était
regonflé, parfois flottant sur le côté, ça perdait en authenticité. On termine
donc cet épisode en marchant comme avec des crampons « les pieds
écartés », on quitte la Jungle très chanceux puisqu’on a tout vu des
animaux, plutôt rare même si c’est ici qu’on a de bonnes chances de voir des
trucs.
En route pour le bus de nuit pour Pokhara (M de son prénom)
aux portes des Annapurnas !!! On se biafine et on vous embrasse bien.
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Une petite dernière en partant en avion... |
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Bodnath |
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Biche (deer) |
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Crottes d'éléphant |
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Martin-pêcheur |
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Patte de Tigre |
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Termitière |
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Le chat fait ses griffes sur l'arbre |
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Phaco |
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Arbre à coton |
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Eléphants sauvages |
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Shere Khan |
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J'ai peur !!! |
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Paon |
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Crottes de sa majesté |
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Patte d'Eph |
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Paon |
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Python |
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Le Team |
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Un qui a fait trop d'Eléphant |
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La basse cour |
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Powen |
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La Jungle |
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Notre monture |
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Rhino Ep II |
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Soulagement, c'est fini, plaignons nous ! |