mercredi 28 mars 2012

Retour à Kathmandu, Bodnath et le livre de la Jungle


Après notre atterrissage réussi à Kathmandu, nous cherchons un hôtel dans le classique centre. Et de bouche à oreille et comme nous ne trouvons pas notre bonheur, nous changeons de quartier pour la banlieue et Bodnath, ou Bouddha. Le contraste est saisissant. Le taxi nous dépose dans une rue hyper bruyante, du classique après avoir traversé les égouts à ciel ouvert de la ville où brûlent tous les soirs des tas de détritus. En 20 mètres, le silence apparaît et nous voici autour de la plus grande Stupa du monde utilisée dans le film Little Buddha. On trouve un bon hôtel bercé quasi en continu par les gong, Om, bruits de ferraille et trompettes Boudhistes des temples environnants. On croise beaucoup de prêtres en majorité Tibétains et quelques Occidentaux venus chercher leur Kharma ici. On a pu se reposer et mettre au point notre plan de bataille avant les Annapurnas.

Toujours par bouche à oreille, on a entendu parler des parcs nationaux et de la Jungle. Il y a le très touristique Chitwan près de Kathmandu et le vieux Chitwan ou Bardia à 15h de bus, moins touristique et où on a entendu des Françaises revenir avec 5 vues de tigres. On choisi la solution la plus simple, 15h de bus Népalais pour atterrir à Bardia !
Voyage sympa, sur une route goudronnée bosselée sur laquelle les roues étaient probablement carrées. Gerboulesque pour Lisa, on arrive finalement le matin à Bardia.
Petite sieste matinale puis on part l’après-midi dans le parc avec un guide (Powen), à pied, sur les traces du Tigre du Bengale (Bag en vrai ou Baguera mais c'est la panthère dans le livre), plus gros félin et dans la Jungle qui a inspiré Rudyard Kipling pour son livre. C’est un des rare parc dans le monde où on n’est pas en voiture mais à pied ou à dos d’éléphant. Tous les animaux sont en liberté totale évidemment.

On part donc sur les sentiers, avec comme arme de poing sécurisante un bâton et nos gourdes. Les consignes sont assez simples mais finalement difficiles à mémoriser après notre voyage en bus reposant et la mise en situation dans nos petites caboches : si un éléphant sauvage charge, il faut courir en zigzag, se déshabiller progressivement en espérant qu’il se contente de piétiner mon caleçon odorant et ne pas monter aux arbres car les jeunes mâles s’amusent à les faire tomber ; pour les rhinocéros unicorne, il faut courir vite et monter dans un arbre au moins à hauteur de tête d’homme, facile ; et pour le tigre, il faut se grouper, lui faire face en regardant dans sa direction mais pas dans les yeux. Bon heureusement, on a le bâton. C’est parti !

On croise progressivement des crottes d’éléphant, énormes qui nous mettent dans l’ambiance Jurassik Parc. On s’enfonce progressivement dans la Jungle, entre Lianes, la folie, Singes qui volent d’arbres en arbres, Biches en tout genre. On arrive après une bonne marche au premier stop où on se pose pour regarder peut être des animaux traverser les cours d’eau. De nouveau des biches, un groupe de phacochères tout à fait sympathique puis nous repartons. On monte ensuite dans un abri en hauteur où on ne verra que quelques grands oiseaux genre hérons.
Et c’est déjà l’heure de rentre puisque le parc ferme ses portes à 18h. Nous nous pressons donc pour ne pas se retrouver de nuit ici quand au loin surgissent dans les herbes un groupe d’éléphants sauvages. On se rapproche progressivement en se retrouvant dans une aire bien plate avec des herbes à hauteur de nos épaules et des groupes de biches qui nous entourent, la tension monte.

On commence à se rapprocher des éléphants qui traversent gentiment au loin lorsque tout un coup, on entend un énorme RRRRAAAHHOUUU sur notre gauche. On vérifie que ce n’est pas une mauvaise blague, on entend de nouveau ces cris et d’un coup, on grille le Tigre mâle qui était en train de chasser et d’appeler ses petites copines. C’est en plus la période des amours, meilleur moment pour se promener dans le parc bien sûr. Quelques photos pour voir qu’il ne nous a pas vu, on se dit donc, « Groupir, allons nous planquer derrière l’arbre ». Et pendant les 10cm qu’on venait de parcourir, il nous avait déjà vu. Et là on a la bonne idée de s’accroupir avec le bâton bien tendu (celui du guide bien sûr, heureusement que je l’avais pas mangé puisqu’il n’y pas d’heure pour en manger du bâton de berger) genre on bouge plus, on va le regarder tranquillement. Sauf qu’il ne devait pas être très content qu’on le dérange dans sa chasse, il a donc décidé de venir vers nous. Alors là, caguette ! Et finalement il s’est taillé tout doucement, ouf, on a du lui faire peur !
Nous voici maintenant très en confiance pour repartir sur notre route, en jetant de temps en temps un coup œil pour voir si un Rhino n’a pas la bonne idée de courir derrière. On arrive de plus en plus près des Eléphants sauvages pour finalement s’apercevoir qu’il n’étaient pas 6 mais 20 et qu’ils n’en finissaient plus de traverser. Ni une ni deux, on prend notre courage à deux bras, faisons face à la situation dignement !
On fait donc demi-tour. C'était chacun pour sa peau, en marchant très vite et de façon très détendue et désorganisée (ma première pensée a été : je préfère les sommets, c’est moins fatiguant) pour contourner sur un petit périmètre de 3km la zone dangereuse. Après avoir perdu 3 litres de sueur et observé un paon faisant la roue, nous voici réunis, dehors et heureux de cette première demi-journée.

Comme ça ne suffisait pas, on repart le lendemain pour la journée entière. Ca commence plutôt bien, on croise un crocodile en traversant la rivière de départ pieds nus puis on se retrouve sur des traces très fraîches de passages de Tigres : marquages de territoires, traces de pattes, crottes, urines. Et des signaux d’alarme : les singes et les biches vivent en synergie et se préviennent du Tigre par un cri très particulier. Nous voici donc bien remontés sur ces petits chemins avec l’envie de découvrir au coin un petit Tigre de 250kg très content qu’on sonne à sa porte au moment de ses ébats. Finalement, la marche craquante sur feuilles mortes les éloigne probablement et rien de la matinée.
On poursuit notre marche sous un soleil de plomb, on croise un python géant (deux jours avant, un groupe a vu un singe se faire bouffer par ce genre de bestiole et une biche l’a été il y à quelques années). On marche, on croise des Eléphants du parc, montés par les touristes (aïe) et qui progressent dans un silence hallucinant. Ces bestiaux peuvent arriver derrière vous sans que vous entendiez une seule seconde une brindille se casser.
Après une bonne marche sous le cagnard, le déj et une sieste, on demande à notre guide le fameux Rhino. On poursuit la traque du Tigre sur le trajet lorsqu’on entend les signaux et on arrive finalement sur la rivière de la veille où on voit enfin un Rhinocéros unicorne, superbe, à se demander s’il n’est pas motorisé pour obéir à notre guide. Il est déjà temps de rentrer, petits joueurs, par un chemin moins exposé que la veille d’où on ne verra plus de grosse bestiole.

Le lendemain, dernier tour dans le parc à dos d’Eléphant !!!
On part pour 3 heures sur notre machine de course, au petit matin. On grimpe par une plate-forme et c’est parti. On comprend immédiatement que ça va être long. Ce mouvement de balancier gauche droite cisaille l’arrière train et provoque une épilation définitive. Avec quelques branches dans la tête, on se camoufle de feuilles et toiles d’araignées pendant que la fesse gauche essaye de se dissocier de la droite. La première question que tout bon proctologue devrait poser est « avez-vous fait de l’éléphant récemment » ! Bon j’arrête. C’était quand même trop marrant, l’impression d’être dans un autre temps sur un mammouth tellement puissant, bruyant de l’arrière train lui aussi et passant avec une aisance dans la jungle la plus dense en arrachant un ou deux petits arbres au passage. On a pu voir que ces animaux sont très agiles de la queue et pas seulement de la trompe. La moindre petite touche sur son bas du dos et vous vous prenez un coup de tapette à mouche géant. On a pu voir un super cerf, encore un croco et ils avaient déplacé le Rhino dans une marre et on a pu le voir de très près. Il était regonflé, parfois flottant sur le côté, ça perdait en authenticité. On termine donc cet épisode en marchant comme avec des crampons « les pieds écartés », on quitte la Jungle très chanceux puisqu’on a tout vu des animaux, plutôt rare même si c’est ici qu’on a de bonnes chances de voir des trucs.

En route pour le bus de nuit pour Pokhara (M de son prénom) aux portes des Annapurnas !!! On se biafine et on vous embrasse bien.

Une petite dernière en partant en avion...

Bodnath









Biche (deer)




Crottes d'éléphant

Martin-pêcheur

Patte de Tigre




Termitière

Le chat fait ses griffes sur l'arbre

Phaco



Arbre à coton

Eléphants sauvages



Shere Khan





J'ai peur !!!


Paon




Crottes de sa majesté


Patte d'Eph




Paon





Python








Le Team


Un qui a fait trop d'Eléphant


La basse cour



Powen


La Jungle
Notre monture





Rhino Ep II






Soulagement, c'est fini, plaignons nous !


3 commentaires:

  1. j'adore l'idée du safari à pied et à dos d'éléphant. Même si ça doit faire plus mal aux pieds et au cul qu'en 4x4. je trouvais aussi que ça manquait un peu d'animaux ce tour du monde. Me voilà comblée!

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  2. Coucou les choux, c'est sûr que cette occas qui se présentait nous donnait l'occas de faire notre premier safari en Asie, en attendant l'Afrique comme vous et avec un bon bol. Vraiment un pays de dingue avec des possibilités incroyables pour tous les goûts, des gens supragentils et moins risqué que l'Inde pour les Gastro-sensibles, avec une culture similaire et de plus petites distances (sauf le dernier bus de 18h à sauter d'un mètre et se cogner la tête à chaque trou, épuisant mais il y a des avions). Effectivement mousson l'été mais ça redémarre dès Septembre et très praticable d'ailleurs.
    Départ demain pour les 18jours de trek peut être 19 ou moins, on sait pas encore. Grosses bises et à très vite !!!

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  3. Ca fait vraiment rever tt ca...on pense a vous pr ce trek...et surs qu'un j on s'y lancera aussi..
    Bisous

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