Les voyages mènent à réflexion, le jour en est venu,
d’autant que nous sommes au nadir de ce 1er mois, les villes de
Bolivie n’étant pas l’Everest du séjour.
Les voyages nous apprennent, les guides aussi. Aussi tentant
qu’ils paraissent, de par leurs informations croquées, mâchées, simplifiées et
vulgarisées, les guides nous trompent. Bien qu’indispensables pour les tuyaux
qu’ils confèrent, leurs informations nécessaires, ils ont tous le travers (de
porc) de ne pas être indépendant. Même s’ils le proclament, il est finalement
facile de s’en rendre compte. Ils suivent la tendance insupportable des trop
nombreux expatriés (souvent dans le style New Age Jamaica) qui se plaisent à
confectionner tout d’abord des bracelets à vendre à leurs anciens confrères
touristes puis faisant fortune, montent des agences, des restaurants, des
hôtels. Le bât blesse avec les guides qui leur font une promotion en or, venez
chez un tel qui en plus est français, un autre qui fait de bons gâteaux
allemands… Première balle dans le pied des locaux motivés (tchou tchou).
Ensuite, on trouve l’inexpugnable promotion des agences
touristiques, celles-ci faisant la pluie et le beau-temps par leur lobbying sur
tout projet de nouvelle route goudronnée, pouvant compromettre la pérennité de
leur vache à lait. Les agences tuent les locaux (Routar m’a tuer) car elles
shuntent, court-circuitent de nombreuses villes tenues par les ‘tochtaunes et
desservent les routards qui souhaitent le faire « on their own ». Par
exemple, nous avons vu dans de nombreuses villes comme Cachora, au départ du
trek du Choquequirao, de nombreux hôtels délabrés, des habitants pensant faire
fortune sur un tourisme naissant et finalement ruinés dans leur investissement.
Cela concoure évidemment à faire monter les prix. Bien évidemment, pour le
voyageur pressé, qui n’a pas envie de préparer son voyage à l’avance ou n’en a
pas le temps, c’est forcément plus simple. Mais il est tout aussi gratifiant,
et surtout fertile pour les moments insolites et les rencontres de passer par
le chemin normal, les villes où l’on se donne à autrui car on ne connaît rien
ni personne.
Enfin, la perversion est également dans l’apitoiement
rigoureusement encadré dans chaque paragraphe faisant préambule aux villes
« pauvres ». Donnez car vous êtes riches ! Ne négociez pas trop,
de toute façon les américains ont déjà fait exploser les prix. Mais au final,
cela reste du tourisme irresponsable. Les prix montent à mesure que la non
contestation d’un prix, d’une course en taxi satisfont le plus zélé des
commerçants, voyant que sa tentative a fonctionné. Mais les locaux payent pour
nous, puis les touristes suivants. Car les prix montent bien vites et
deviennent insupportables. Les ‘tochtaunes fuient, les restaurants ne sont plus
que convoités par les touristes, qui ne viennent qu’une fois et paieront de
toute façon. Autant leur faire de la malbouffe, c’est plus rapide et plus
rémunérateur. Le zèle touristique encouragé produit les mêmes méfaits :
des stylos, de l’argent donnés en l’honneur du paupérisme. Tout sera revendu et
bouleversera l’ordre établi, encourageant le travail des enfants qui ramènent
bien plus d’argent en une journée que leurs parents durement en un mois (à mon
tour d’apitoyer, je vous préviens). Battons notre culp’ ! Bref, lisons,
pensons, méfions et suivons les deux
aphorismes : là où les locaux sont, il faut aller et il vaut mieux courir avec
un sac à dos qu’avec une valise…
Sinon, nous allons bien. Vous l’aurez compris, ce n’est pas
le moment où nous aurions envie de vous raconter beaucoup d’anecdotes, s’il y
en eût, vous le sussiez. Comme dit au début, les villes de Bolivie s’articulent
souvent autour des mêmes thématiques : des églises, des mon-austères et
couvents présentant des tableaux et objets en argent, de l’opulence et
finalement on en a fait 1, on en a fait 10. On y mange hyper bien, avec les
‘tochtaunes, notamment les almuerzos
du midi.
Après La Paz, étonnante de concentration, nous sommes partis
pour Sucre, blanche (parfois roux), villégiature idéale, propre et semi-calme.
Le départ vers Potosi a été mouvementé, blocage de route (habituel) pour 72h
par des camions en revendications (les taxes sur les routes). Nous avons pu
passer quand même, tout reste possible dans ces pays, en allant jusqu’au
blocus, en le passant à pieds puis en reprenant un taxi. Cela tombait bien,
Sucre malgré ses jus de fruits déments, rafraichissant devenait couvert, et oui,
premier jour de pluie. Potosi était donc là, intermédiaire entre La Paz et
Sucre. Comme tout en Bolivie, on se déplace souvent pour rien, la moitié des
musées étant en reconstruction ou les horaires n’étant jamais respectés. Nous
sommes allés vite pour faire le musée de la monnaie. Beaucoup beaucoup de
touristes ici, grosse concentration de français, notamment des vieux routards
qui nous racontent passionnément leurs périples.
L’expérience amère (Michèle) du jour fut les mines de Potosi.
Comme le dit ce gentillet guide, c’est Germinal, et il faut apporter des
cadeaux (phénomène récent). C’est sûr, on y travaille durement (à l’eau), dans
les conditions difficiles et la santé en prend un coup. Mais l’apitoiement est
à l’inverse de notre moment passager, à son zénith. A tel point que durant
toute la visite, ce ne sont pas les mines que l’on découvre, endimanchés d’un
casque, lampe frontale, combinaison et bien sûr le baluchon de cadeaux, mais
les mineurs (pourtant majeurs) que l’on ravitaille. Mais cela ne leur suffit
pas donc toute la visite fut : ça coûte très cher pour eux, la lampe coûte
tant… Et puis on reste une demi-heure planté devant chaque (dé-)mineur, qui se
marre (à bout) en Quechua avec le guide nous expliquant pas beaucoup plus de
choses. On s’y attendait, on imaginait aussi très bien ce que l’on allait voir.
Le positif, c’est que je parle beaucoup et que je vais réussir à vous endormir
plus vite que prévu (je vais peut être devenir anesthésiste) mais que ce creux
momentané nous servira par contraste à nous émerveiller encore plus des
paysages sublimes attendus à Uyuni. Peu de photos folles cette fois, le
meilleur à venir, sûrement du Chili dimanche, lundi, dès que possible.
On vous embrasse bien fort.
PS : les postures bizarres sont comme expliqué
par Lisa des références à notre maître Jonny Wilkinson. Car oui, c’est le
meilleur joueur de tous les temps, le plus charismatique. Et même le
fantastique Néo-Zélandais Dan Carter, qui a marqué plus de points ne le vaut
pas. Pourquoi ? Parce que Jonny a fait gagner la coupe de monde à
l’Angleterre, a marqué autant de points avec une équipe qui ne gagne jamais ses
matchs par plus de 9 à 7. Vouons un culte à ce Jonny et rejoignez ce groupe
fantastique facebook… ;-)
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Noter cour d'hôtel à Sucre, grand luxe |
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Sucre |
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Cathédrale de Sucre, blanche |
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Santa Maria de Guadalupe, cathédrale, valant des millions pour ses bijoux |
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Gelatinas du marché |
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Papas du marché |
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Jugos délicieux, coco, amande... |
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Tour Eiffel du parc de Sucre |
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Cèdre de La Recoleta, multi-centenaire |
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Jus et ensaladas de frutas, épisode II |
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Passage du blocus |
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Les mines de Potosi, avant l'entrée avec le sourire |
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Mine de Potosi, entrée |
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Marteau piqueur de 60 Kg, pneumatique |
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Le kitch Potosien |
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Une petite brouette de vache, de la tête à la queue |
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Gâteaux mmmh... |
beurk les gâteaux mais je vois que Lisa ne boude pas son plaisir!!
RépondreSupprimercontinuez bien bizzzzzzzzzzzzz
et ben...vous nous donnez pas la folle envie d'arriver en Bolivie!! On y reste pas longtemps de tte facon...
RépondreSupprimerAller courage!
On a quand même de très bons tuyaux pour un séjour Bolivien court mais exceptionnel, grosses bises, profitez bien.
RépondreSupprimerAvez-vous fait trois fois le tour du cèdre?
RépondreSupprimerNon Laure, une fois par la droite, la guide tres locace nous a seulement dit de faire le tour par la gauche ou la droite... La droite donne beaucoup plus de choix, y compris de faire le voeux du tour de gauche...
RépondreSupprimerGrosses bises, bon retour ?
On a háte de revenir en Bolivie pour faire les grands sommets, le must !