jeudi 17 novembre 2011

Postulat pour un usage raisonné des guides touristiques, Sucre et Potosi

Cher(e)s toutes/tous,

Les voyages mènent à réflexion, le jour en est venu, d’autant que nous sommes au nadir de ce 1er mois, les villes de Bolivie n’étant pas l’Everest du séjour.
Les voyages nous apprennent, les guides aussi. Aussi tentant qu’ils paraissent, de par leurs informations croquées, mâchées, simplifiées et vulgarisées, les guides nous trompent. Bien qu’indispensables pour les tuyaux qu’ils confèrent, leurs informations nécessaires, ils ont tous le travers (de porc) de ne pas être indépendant. Même s’ils le proclament, il est finalement facile de s’en rendre compte. Ils suivent la tendance insupportable des trop nombreux expatriés (souvent dans le style New Age Jamaica) qui se plaisent à confectionner tout d’abord des bracelets à vendre à leurs anciens confrères touristes puis faisant fortune, montent des agences, des restaurants, des hôtels. Le bât blesse avec les guides qui leur font une promotion en or, venez chez un tel qui en plus est français, un autre qui fait de bons gâteaux allemands… Première balle dans le pied des locaux motivés (tchou tchou).
Ensuite, on trouve l’inexpugnable promotion des agences touristiques, celles-ci faisant la pluie et le beau-temps par leur lobbying sur tout projet de nouvelle route goudronnée, pouvant compromettre la pérennité de leur vache à lait. Les agences tuent les locaux (Routar m’a tuer) car elles shuntent, court-circuitent de nombreuses villes tenues par les ‘tochtaunes et desservent les routards qui souhaitent le faire « on their own ». Par exemple, nous avons vu dans de nombreuses villes comme Cachora, au départ du trek du Choquequirao, de nombreux hôtels délabrés, des habitants pensant faire fortune sur un tourisme naissant et finalement ruinés dans leur investissement. Cela concoure évidemment à faire monter les prix. Bien évidemment, pour le voyageur pressé, qui n’a pas envie de préparer son voyage à l’avance ou n’en a pas le temps, c’est forcément plus simple. Mais il est tout aussi gratifiant, et surtout fertile pour les moments insolites et les rencontres de passer par le chemin normal, les villes où l’on se donne à autrui car on ne connaît rien ni personne.
Enfin, la perversion est également dans l’apitoiement rigoureusement encadré dans chaque paragraphe faisant préambule aux villes « pauvres ». Donnez car vous êtes riches ! Ne négociez pas trop, de toute façon les américains ont déjà fait exploser les prix. Mais au final, cela reste du tourisme irresponsable. Les prix montent à mesure que la non contestation d’un prix, d’une course en taxi satisfont le plus zélé des commerçants, voyant que sa tentative a fonctionné. Mais les locaux payent pour nous, puis les touristes suivants. Car les prix montent bien vites et deviennent insupportables. Les ‘tochtaunes fuient, les restaurants ne sont plus que convoités par les touristes, qui ne viennent qu’une fois et paieront de toute façon. Autant leur faire de la malbouffe, c’est plus rapide et plus rémunérateur. Le zèle touristique encouragé produit les mêmes méfaits : des stylos, de l’argent donnés en l’honneur du paupérisme. Tout sera revendu et bouleversera l’ordre établi, encourageant le travail des enfants qui ramènent bien plus d’argent en une journée que leurs parents durement en un mois (à mon tour d’apitoyer, je vous préviens). Battons notre culp’ ! Bref, lisons, pensons, méfions et suivons  les deux aphorismes : là où les locaux sont, il faut aller et il vaut mieux courir avec un sac à dos qu’avec une valise…

Sinon, nous allons bien. Vous l’aurez compris, ce n’est pas le moment où nous aurions envie de vous raconter beaucoup d’anecdotes, s’il y en eût, vous le sussiez. Comme dit au début, les villes de Bolivie s’articulent souvent autour des mêmes thématiques : des églises, des mon-austères et couvents présentant des tableaux et objets en argent, de l’opulence et finalement on en a fait 1, on en a fait 10. On y mange hyper bien, avec les ‘tochtaunes, notamment les almuerzos du midi.
Après La Paz, étonnante de concentration, nous sommes partis pour Sucre, blanche (parfois roux), villégiature idéale, propre et semi-calme. Le départ vers Potosi a été mouvementé, blocage de route (habituel) pour 72h par des camions en revendications (les taxes sur les routes). Nous avons pu passer quand même, tout reste possible dans ces pays, en allant jusqu’au blocus, en le passant à pieds puis en reprenant un taxi. Cela tombait bien, Sucre malgré ses jus de fruits déments, rafraichissant devenait couvert, et oui, premier jour de pluie. Potosi était donc là, intermédiaire entre La Paz et Sucre. Comme tout en Bolivie, on se déplace souvent pour rien, la moitié des musées étant en reconstruction ou les horaires n’étant jamais respectés. Nous sommes allés vite pour faire le musée de la monnaie. Beaucoup beaucoup de touristes ici, grosse concentration de français, notamment des vieux routards qui nous racontent passionnément leurs périples.
L’expérience amère (Michèle) du jour fut les mines de Potosi. Comme le dit ce gentillet guide, c’est Germinal, et il faut apporter des cadeaux (phénomène récent). C’est sûr, on y travaille durement (à l’eau), dans les conditions difficiles et la santé en prend un coup. Mais l’apitoiement est à l’inverse de notre moment passager, à son zénith. A tel point que durant toute la visite, ce ne sont pas les mines que l’on découvre, endimanchés d’un casque, lampe frontale, combinaison et bien sûr le baluchon de cadeaux, mais les mineurs (pourtant majeurs) que l’on ravitaille. Mais cela ne leur suffit pas donc toute la visite fut : ça coûte très cher pour eux, la lampe coûte tant… Et puis on reste une demi-heure planté devant chaque (dé-)mineur, qui se marre (à bout) en Quechua avec le guide nous expliquant pas beaucoup plus de choses. On s’y attendait, on imaginait aussi très bien ce que l’on allait voir. Le positif, c’est que je parle beaucoup et que je vais réussir à vous endormir plus vite que prévu (je vais peut être devenir anesthésiste) mais que ce creux momentané nous servira par contraste à nous émerveiller encore plus des paysages sublimes attendus à Uyuni. Peu de photos folles cette fois, le meilleur à venir, sûrement du Chili dimanche, lundi, dès que possible.

On vous embrasse bien fort.

PS : les postures bizarres sont comme expliqué par Lisa des références à notre maître Jonny Wilkinson. Car oui, c’est le meilleur joueur de tous les temps, le plus charismatique. Et même le fantastique Néo-Zélandais Dan Carter, qui a marqué plus de points ne le vaut pas. Pourquoi ? Parce que Jonny a fait gagner la coupe de monde à l’Angleterre, a marqué autant de points avec une équipe qui ne gagne jamais ses matchs par plus de 9 à 7. Vouons un culte à ce Jonny et rejoignez ce groupe fantastique facebook… ;-)

Noter cour d'hôtel à Sucre, grand luxe

Sucre

Cathédrale de Sucre, blanche

Santa Maria de Guadalupe, cathédrale, valant des millions pour ses bijoux

Gelatinas du marché

Papas du marché

Jugos délicieux, coco, amande...

Tour Eiffel du parc de Sucre

Cèdre de La Recoleta, multi-centenaire

Jus et ensaladas de frutas, épisode II

Passage du blocus

Les mines de Potosi, avant l'entrée avec le sourire

Mine de Potosi, entrée




Marteau piqueur de 60 Kg, pneumatique


Le kitch Potosien

Une petite brouette de vache, de la tête à la queue

Gâteaux mmmh...




5 commentaires:

  1. beurk les gâteaux mais je vois que Lisa ne boude pas son plaisir!!
    continuez bien bizzzzzzzzzzzzz

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  2. et ben...vous nous donnez pas la folle envie d'arriver en Bolivie!! On y reste pas longtemps de tte facon...
    Aller courage!

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  3. On a quand même de très bons tuyaux pour un séjour Bolivien court mais exceptionnel, grosses bises, profitez bien.

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  4. Avez-vous fait trois fois le tour du cèdre?

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  5. Non Laure, une fois par la droite, la guide tres locace nous a seulement dit de faire le tour par la gauche ou la droite... La droite donne beaucoup plus de choix, y compris de faire le voeux du tour de gauche...
    Grosses bises, bon retour ?
    On a háte de revenir en Bolivie pour faire les grands sommets, le must !

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